Doigt-Man fête HALLOWEEN 2006 ...
C'était dans la nuit noire ! Obscure comme les ténèbres ! Angoissante comme la mort qui approche ! Dans une sombre demeure aux fenêtres qui pleurent des larmes de sang. Isolé de tout et de tous, Doigt-Man faisait une escapade inquiètante en Transylvanie. Il entra dans cette maison étrange dont la porte ressemblait à des mâchoires sur le point de se refermer. Il marcha dans l'obscurité du couloir et s'arrêta devant la pièce aux miroirs. En poussant la porte grinçante, il ne put réprimer un frisson glacial. Doigt-Man savait qu'en venant en Transylvanie pour la fête d'Halloween, ses nuits prendraient l'image d'un horrible cauchemar. Et soudain minuit fut ... Doigt-Man ne bougea pas, presque tétanisé par la symbolique de cette heure rendez-vous de toutes les peurs. Doicula allait sûrement surgir comme à son habitude, les canines bien pendantes, les mains griffues et une soif de sang inassouvie ... Pourtant une chanson résonna :
by Jacques Higelin
La nuit promet d'être belle Car voici qu'au fond du ciel Apparaît la lune rousse. Saisi d'une sainte frousse, Tout le commun des mortels Croit voir le diable à ses trousses. Valets volages et vulgaires, ouvrez mon sarcophage Et vous, pages pervers, courrez au cimetière. Prévenez de ma part mes amis nécrophages Que ce soir, nous sommes attendus dans les marécages. Voici mon message : Cauchemars, fantômes et squelettes, laissez flotter vos idées noires Près de la mare aux oubliettes, tenue du suaire obligatoire. Lutins, lucioles, feux-follets, elfes, faunes et farfadets Effraient mes grands carnassiers. Une muse un peu dodue me dit d'un air entendu : " Vous auriez pu vous raser. " Comme je lui fais remarquer deux-trois pendus attablés Qui sont venus sans cravate, Elle me lance un œil hagard et vomit sans crier gare quelques vipères écarlates. Vampires éblouis par de lubriques vestales, Égéries insatiables chevauchant des Walkyries, Infernal appétit de frénésie bacchanales Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie, Satyres joufflus, boucs émissaires, gargouilles émues, fières gorgones, Laissez ma couronne aux sorcières et mes chimères à la licorne. Soudain les arbres frissonnent Car Lucifer en personne Fait une courte apparition, L'air tellement accablé Qu'on lui donnerait volontiers Le Bon Dieu sans confession, S'il ne laissait, malicieux, Courir le bout de sa queue Devant ses yeux maléfiques Et ne se dressait d'un bond Dans un concert de jurons, Disant d'un ton pathétique Que les damnés obscènes Cyniques et corrompus Fassent griefs de leur peines À ceux qu'ils ont élus, Car devant tant de problèmes Et de malentendus Les dieux et les diables En sont venus à douter d'eux-mêmes (Dédain suprême). Mais, déjà, le ciel blanchit. Esprits, je vous remercie De m'avoir si bien reçu. Cocher, lugubre et bossu, déposez-moi au manoir Et lâchez ce crucifix Décrochez-moi ces gousses d'ail Qui déshonorent mon portail Et me chercher sans retard, l'ami qui soigne et guérit la folie qui m'accompagne Et jamais ne m'a trahi : Champagne...